Élèves en Burn-Out : Que Faire ?
Cette newsletter en 5 mots : adaptation, handstand, pédagogie, challenge, lâcher.
Bonjour et bienvenue dans notre cercle de profs de yoga sensibles à l'alignement postural ! Que tu rejoignes notre communauté pour la première fois ou que tu sois un(e) fidèle lecteur(trice), ta présence ici est précieuse. Dans cette édition, je te partage mes stratégies pour t'adapter aux élèves en burn-out, suivies de conseils pour prévenir le burn-out chez les professeurs de yoga. De quoi nourrir notre pratique et notre enseignement du yoga.
Pensées à voix haute
Réfléchissant sur notre thème du mois - le burn-out - je me suis interrogée sur ma fréquence de publication sur les réseaux sociaux. Curieux(se) ? Écoute mes pensées dans la dernière brève de mon podcast.⬆️
En ce moment, mes soirées se terminent souvent avec une tasse de thé et mes newsletters préférées. C'est mon moment à moi, après une journée de cours, où je m'immerge dans un monde d'inspirations, de réflexions profondes, et de découverte de nouveaux univers (rien à voir avec la Physique). J'espère te transmettre un peu de cette chaleur et de ces idées à travers ces lignes. C'est mon petit cadeau pour toi, qui me lis, en espérant que tu y trouves autant de plaisir que moi.
Les nouveautés 💫
Voici une proposition amusante pour toi : en partageant cette newsletter avec d'autres profs de yoga passionnés par l'alignement postural, tu pourras recevoir des cadeaux exclusifs ! Imagine pouvoir enrichir ta pratique et celle de tes collègues tout en gagnant des surprises !
🎁 Les cadeaux ? Oh, je garde un peu le mystère, mais voici un aperçu :
Recommande 3 profs : Décroche 20% de réduction sur une surprise spéciale 🥁
Recommande 6 profs : Profite de 2 cours de Yoga sur Zoom avec moi !
Recommande 9 profs : Bénéficie de 30 minutes de coaching individuel, rien que pour toi.
Comment participer ? Clique sur le bouton ci-dessous, trouve le lien magique et partage-le avec des profs de yoga qui seraient ravis de nous rejoindre. C'est simple, ludique, et tellement gratifiant. Alors, tenté.e de gagner ?
Sommaire du jour💡
Adapter nos cours de yoga pour les Élèves en Burn-Out
3 erreurs à éviter
3 stratégies pour élèves en burn-out
Créer un Environnement de Yoga Inclusif
Prévenir le Burn-Out chez les Profs de Yoga
Reconnaître les Signes Précurseurs
Stratégies de Prévention
As-tu acquis des connaissances avec cette newsletter ? Testons.
Dans la prochaine newsletter
Envie d’aller plus loin avec moi ? Tu peux :
Ecouter mon podcast : brèves de tapis
T’abonner à ma chaine YouTube : L’alchimie des Corps
Te mettre en liste d’attente pour ma formation pour les profs de Yoga : YogAligne Pro - Prochaine session prévue au printemps -
Depuis 15 jours, je communique beaucoup sur le sujet du burn-out, auprès de toi, prof de yoga, mais aussi auprès de mes élèves. La phrase que j'ai entendue le plus souvent ?
“J'ai déjà fait un burn-out et je ne veux pas que ça recommence”.
Je dis souvent que le burn-out est un phénomène de société. Et cette semaine, je me suis même surprise à penser que le burn-out était aussi répandu que le mal de dos. Alors, bien sûr, en tant que prof de yoga, on voit peut-être plus de gens qui ont mal au dos et qui ont déjà fait un burn-out que dans d'autres professions. Mais quand même, je n'aurais pas soupçonné qu'autant de personnes vivaient ou avaient vécu l'épuisement professionnel. Voilà pourquoi je suis très heureuse aujourd’hui de tenir la promesse faite il y a 15 jours, à savoir : te donner des conseils sur comment adapter le contenu de tes cours si tu as des élèves en burn-out pour proposer un yoga inclusif, et aussi comment prévenir le burn-out quand on est prof de yoga. Allons-y.
Adapter nos cours de yoga pour les Élèves en Burn-Out
3 erreurs à éviter
Oui, le yoga est un véritable allié pour lutter contre le burn-out. Mais il y a quelques erreurs à éviter dans la structuration de ses cours, sous peine d'obtenir l'effet inverse : renforcer les émotions liées au burn-out.
❌ Challenger ses élèves : ce n'est pas le moment de les défier avec un équilibre sur les mains. J'ai proposé sur Instagram un acrostiche (un peu détourné) des lettres du mot “burn”. Tu es curieux.se de voir cette publication ? C'est ici (lien). Le “N” de BURN représente le sentiment de nullité. Challenger ses élèves avec des pratiques difficiles ne fera que renforcer ce sentiment de nullité… Je ne te fais pas de dessin.
❌ Laisser beaucoup de vide : le silence, le vide peuvent être vertigineux. Le mental d'une personne en burn-out a souvent besoin de remplir ce vide. Et il commence à tourner en boucle sur ses soucis et ses problèmes. La prise de hauteur est impossible. C’est le hamster dans sa roue. Donne plutôt au mental de tes élèves de quoi s'occuper : répéter un mantra, compter ses respirations, être attentif à ce qu'il se passe dans le petit orteil du pied droit dans un guerrier 2…
❌ Proposer uniquement des postures passives : on se dit qu'un élève en burn-out a besoin de se reposer, de s’arrêter, de se relaxer, de déconnecter. Et c’est vrai. Mais le burn-out touche le mental. Et se reposer dans une posture de Yin Yoga n'est pas toujours la solution. Un mental en burn-out est suractif. Même Tom Cruise n'arrivera pas à le faire s'arrêter de s'agiter. La relaxation sera d’autant plus savoureuse après une pratique où le corps physique s'est mis en mouvement. En proposant à tes élèves de rester concentrés sur tes (nombreuses) consignes verbales, ils n'auront pas le temps de penser à autre chose. Tu les reconnectes ainsi à l'instant présent. En introduisant ensuite une phase plus passive dans ton cours, tu auras plus de chance que tes élèves accèdent à cette détente tant attendue. Pense donc à alterner des phases actives et passives.
3 stratégies pour élèves en burn-out
Tu as déjà de quoi nourrir concrètement ta préparation de cours. Mais j’aimerais te donner encore quelques suggestions.
Proposer plus de respirations : les pranayamas sont un atout précieux dans la lutte contre le burn-out (s’ils ne sont pas trop exigeants). Je trouve particulièrement efficace de proposer des exercices de respirations dans les postures. Par exemple, proposer plusieurs respirations carrées dans un chien tête en bas ou un enfant qui s'étire. Cela permet de vraiment s’arrêter dans la posture, de ralentir tout en occupant le mental et en engageant le corps, de recentrer l’attention, de sortir le hamster de sa roue. L’état méditatif s’installe. À tester.
Inviter à lâcher le contrôle : une personne en burn-out a tendance à vouloir tout maîtriser, tout contrôler pour gérer au mieux la surcharge de travail qui se présente à elle. Le contrôle devient alors une habitude, aussi sur le tapis de yoga. On contrôle sa respiration, on contrôle sa posture. Et quand on n’y arrive pas, on s’énerve, on se frustre... Inviter ses élèves à lâcher le contrôle sur leur tapis de yoga, c’est les préparer à lâcher prise face à certains événements de la vie qui ne peuvent pas être contrôlés. Plus facile à dire qu’à faire, me diras-tu… Et si on commençait par faire prendre conscience à nos élèves qu’ils contrôlent leur respiration dans savasana ?
Moins c’est mieux que plus : cela a été mon mantra dans un cours récemment. Mon idée était de faire sentir aux élèves qu'aller moins loin dans leurs postures qu’habituellement pouvait être mieux. Dans notre société du “toujours plus”, je voulais leur faire ressentir le confort qu’on trouve dans le corps et dans le mental quand on recule. Ils sont sortis de ce cours ravis, transformés, dirais-je même. J’ai bien vu la différence dans leurs choix d’adaptations de postures au cours suivant : moins c’est mieux que plus. Comment faire cela ? Laisse tes élèves descendre très bas dans leurs guerriers 2, puis propose-leur de tendre un peu plus la jambe avant et de savourer la libération de la respiration et la stabilité dans le corps. Tu m’en diras des nouvelles (en commentaire de cette newsletter).
Créer un Environnement de Yoga Inclusif
Maintenant, comment procéder concrètement ? Tu te demandes peut-être comment savoir si tes élèves sont en burn-out. Et comment faire si tu as prévu une séance sur le handstand et qu'il y a une personne en burn-out dans la salle ? Car si c'est toi, prof de yoga, qui refais toute ta séance dans ta tête avant le cours pour appliquer ces conseils, parce que Georgette t'annonce qu'elle est en burn-out en début de séance, c'est toi qui risques de finir en burn-out.
Instaurer un climat propice à l’évocation du burn-out : si nos élèves pensent souvent à venir nous dire discrètement en début de cours qu'ils se sont fait un torticolis, ils pensent moins à nous dire qu'ils sont en burn-out. Alors, c'est à toi, prof de yoga, de créer un climat propice à la confidence. C'est à toi d'expliquer que le yoga s'occupe autant du corps que de l'esprit. Et qu'il peut y avoir des contre-indications dans le cas d'une dépression ou d'un burn-out. Certes, c'est délicat d'aborder ce sujet en début de cours : cela peut refroidir l'ambiance instantanément. Par contre, tu peux créer un petit livret d'accueil ou un petit mail chaleureux à envoyer à toutes les nouvelles personnes qui s'inscrivent à tes cours. Tu pourras alors glisser quelques mots sur ce sujet, tout en précisant d'autres choses importantes (et c'est une autre bonne raison de récupérer les adresses mail de tes élèves). En te rendant disponible en début de cours pour que tes élèves puissent venir t'annoncer leurs maux, tu créeras un climat de confiance et de confidence. Tu pourras ensuite vraiment adapter tes cours aux besoins de tes élèves (sans prise de tête, on en parle dans le point suivant).
S'adapter facilement aux personnes en burn-out sans laisser les autres de côté : imaginons, tu as prévu de travailler sur les handstand pendant ce cours. Et tu apprends qu'une personne est en burn-out. Tu sais aussi qu’elle ne maîtrise pas cette posture et, comme tu as bien lu cette newsletter, tu sais que proposer des équilibres sur les mains renforcera son sentiment de nullité. Mais tu sais aussi que d'autres personnes dans la salle veulent travailler cette posture. Et tu ne veux pas refaire toute ta séance 10 minutes avant le début du cours. Ça sent le vécu, non ?
Dans ce cas, on évite de faire complètement cette posture, mais on ne la supprime pas non plus 🙃. Plutôt que de proposer de kicker 45 fois (j'ai un sens de l'exagération) pour essayer de monter dans cette posture, ou de faire le “L” les pieds au mur, propose à tes élèves de travailler l’entrée dans la posture. Il sera interdit de kicker dans ce cours, même pour ceux qui maîtrisent cette posture. Travaille sur le placement des mains, la distance main-pied, apprends à amener le poids du corps dans les mains en amenant les épaules au-dessus des mains tout en gardant un pied au sol. Travaille sur la position de la tête et le placement de la respiration la tête en bas (et si tu as besoin d'aide pour savoir comment faire cela, prévois dans ton agenda de suivre ma formation pour les profs de yoga, YogAligne Pro : prochaine session au printemps, tu peux t'inscrire en liste d'attente ici).
En proposant de travailler uniquement sur l’entrée dans la posture, tu permettras à tes élèves avancés d'améliorer nettement leur équilibre sur les mains et tu seras un excellent prof de yoga pédagogue. Tu éviteras de trop challenger des élèves en burn-out (tout en leur permettant de passer du temps la tête en bas, ce qui est plutôt bénéfique pour voir les choses sous un autre angle 😉). Et tu n'auras pas refait toute ta séance… tu auras simplement adapté tes consignes verbales en te focalisant sur le début de la posture. Mission accomplie !
NB : j'ai pris cet exemple extrême du handstand, mais tu peux l'appliquer à d'autres postures que tu estimes challengeantes pour tes élèves.
NB bis : ne pas maîtriser le handstand ne fait pas de toi un mauvais prof de yoga.
Prévenir le Burn-Out chez les Profs de Yoga
Reconnaître les Signes Précurseurs
Les enseignants sont un public à risque pour le burn-out, ce n'est pas moi qui le dis, mais les psychologues spécialistes du sujet. C’est une des choses que j’ai apprises pendant le tournage de mon programme en ligne : Yoga et psychologie, 2 alliés contre le burn-out.
Il est donc important de vérifier régulièrement si on n'est pas sur le chemin du burn-out. Pour t’aider, je t'ai proposé dans la dernière newsletter (que tu peux lire ici) un quiz, que tu peux faire maintenant si tu ne l'as pas fait (lien). Prendre conscience qu'on glisse sur la pente du burn-out, c'est se donner la possibilité de tirer sur les freins de la luge pour arrêter de glisser…
Stratégies de Prévention
Le quiz de la semaine dernière t'aura déjà donné des éléments de solutions (et là, normalement, si tu n'as toujours pas fait le quiz, tu cliques là. C’est gratuit et inclus dans ce que je te donne dans mes newsletters). J'aimerais insister sur deux choses :
Refaire ta séquence de cours à chaque cours est la voie royale vers le burn-out : la préparation de cours est un sujet épineux pour les profs de yoga. Elle prend beaucoup de temps et d’énergie car elle demande à la fois de la créativité et de la rigueur. Changer le contenu de tes cours à chaque fois peut conduire au burn-out. Rappelle-toi que la répétition est pédagogiquement nécessaire pour l’apprentissage de tes élèves. Rappelle-toi aussi que des styles de yoga, comme l’ashtanga ou le bikram, où les cours sont toujours les mêmes chaque semaine, fonctionnent très bien commercialement. Alors, pourquoi ne pas essayer, dans les prochaines semaines, de faire le même cours plusieurs fois. Vois comment tu te sens et sonde tes élèves pour savoir ce qu’ils en pensent.
Protège ta pratique personnelle : en formation de prof de yoga, on nous rabâche qu’il faut avoir une pratique personnelle. Et c’est vrai. Mais comment faire pour ne pas avoir la sensation de travailler à chaque fois qu’on monte sur son tapis ? Souvent, avant de devenir prof de yoga, notre moment yoga était notre bulle d’oxygène, une occasion de se ressourcer. Et, quand on devient prof de yoga, on perd parfois cet effet. C’est tellement dommage. Alors, comment faire ? Pour moi, il y a la pratique personnelle qu’on fait pour ses élèves et la pratique personnelle qu’on fait pour soi. Je m'explique :
La pratique personnelle pour ses élèves, c’est celle où on teste des enchaînements, des variations de postures. C’est celle qu’on fait avec un prof qui nous inspire parce qu’il enrichit notre enseignement du yoga.
La pratique personnelle pour soi, c’est celle qu’on fait uniquement pour le plaisir, peut-être avec un prof qui nous inspire moins, mais qui propose des vidéos dans des paysages dépaysants, avec une super musique. On prend la liberté de ne pas tout à fait faire ce qu’il demande parce qu’on n’est pas tout à fait d’accord avec sa façon d’enseigner. Et c’est ok.
« Ne pratique pas ce que tu enseignes et n’enseigne pas ce que tu pratiques. »
Ce sont les mots d’un de mes formateurs qui résonnent toujours très justement en moi, 10 ans après que je les aie entendus pour la première fois… À réfléchir.
As-tu acquis des connaissances avec cette newsletter ? Testons.
Tu dois te demander ce que j’ai avec mes quiz, non ? C’est juste une histoire de pédagogie : je veux te faire remobiliser tes connaissances sur “comment t’adapter aux élèves en burn-out” d’une autre façon moins passive que la lecture de cette newsletter. Je t’ai fait un quiz amusant : Adapter son Cours pour les Yogis Burn-Outés. Alors, tu testes ?
Dans la prochaine newsletter
Dans quinze jours, nous parlerons d’une autre thématique qui me tient beaucoup, beaucoup, beaucoup (je pourrais écrire 5 lignes de ce mot, toujours avec mon sens de l’exagération) à coeur… et des bénéfices qu’elle apporte aux profs de Yoga et à leurs élèves. A ton avis c’est quoi ?
D'ici là, tu peux :
🔸réfléchir à ton volume de publications sur les réseaux sociaux en t’inspirant de mon dernier épisode de podcast #Brèves12 - Yoga sur les réseaux : Surdose ou Equilibre ?
🔸regarder la dernière vidéo sur YouTube pour aller plus loin sur le sujet du burn-out : Yoga et burn out : luttons contre l'épuisement pro
🔸partager cette newsletter avec un ami prof de yoga pour gagner des cadeaux et enrichir notre communauté⬇️
Alors, tu as aimé la thématique du mois ? Dis-le-moi en laissant un 💖 et un petit mot dans les commentaires ou en répondant à ce mail ❣️
Merci d’avoir lu cette édition de YogAligne Pro : être prof de Yoga postural pédagogue 💫 jusqu’au bout. Pour ne pas louper les suivantes, abonne-toi.